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REGARD DE BABA SIMON SUR LUI-MÊME

Il faut d’abord te convaincre que je suis un pauvre homme, un pauvre pécheur, un point c’est tout. C’est ainsi que je me vois dans la lumière de Dieu, je regrette que mon extérieur puisse être aussi différent de mon intérieur. C’est sans doute cela qui t’a induite en erreur. Cependant, une chose reste certaine, je crois, je veux beaucoup aimer le bon Dieu et je fais tous mes efforts pour m’accrocher à Lui dans tous les états de mon âme, car Lui seul peut me sanctifier. Dieu n’est pas seulement le Seul Saint, mais Il est aussi le Seul qui sanctifie. Il n’y a donc aucun autre recours pour ma sanctification. Je suis pécheur, il est vrai, mais il n’y a pas un autre qui peut me sanctifier, et puis je sais qu’Il est riche en miséricorde. Le fond de ma piété est de m’accrocher à Dieu parce qu’Il est bon. (Lettre à Annie Dufour, Novembre 1972)

Un jour, un séminariste interroge Baba Simon sur sa capacité à rassembler les hommes : "Réunir les populations païennes de 6 montagnes différentes pour marquer une fête religieuse comme Noël pouvait relever jusqu'à ces derniers temps de l'Apocalypse. Comment y êtes-vous arrivé ?"

Baba de lui répondre : "Tu sembles me prendre pour seul facteur dans une œuvre commune dont l'Agent principal est Notre Seigneur Jésus-Christ. Certes il se sert de ses ouvriers que nous sommes tous, mais l'efficacité relative de l'activité de ceux-ci n'est pas liée à la place qu'ils occupent dans la Communauté mais à celle que donne à chacun sa fidélité à l'Esprit qui souffle dans nos cœurs." (Noël 1973)

La onzième Heure... Mon Dieu je maudis le jour, l’heure, la minute, l’instant où j’ai eu le malheur de commettre la faute qui t’a offensé. Mon Dieu ! je me repens de t’avoir offensé ce jour là. Mon Dieu ! tu m’as créé à ton image, qu’ai-je fait depuis mon premier péché de cette image ? Comment tu la vois à cet instant ? Telle que tu la vois maintenant rends-là comme tu aurais voulu qu’elle fût avec toutes les grâces que tu m’as données. Mon Dieu je ne suis ni le pécheur qui se lamente, ni le juste tranquille, tu le sais bien. Crée en moi un cœur non partagé. (Journal de Bord, 1974)

39 ans de sacerdoce. Sur 8 ordonnés, il reste 5 prêtres vivants. Les deux Evêques ordinants, tous deux décédés : Mgr Vogt de Yaoundé et Mgr Le Mailloux de Douala. Les deux curés des deux grandes paroisses de Mvolyé et d’Edéa (Brangers et Albert K) également morts. Et combien parmi ceux qui assistaient alors à cette ordination sont encore en vie aujourd’hui ? L’espérance de vie au Cameroun ne dépassant guère 30 ans. En tout cas, ma tante Inikome, épouse de Loe, ne vit plus et bien tant d’autres. Et moi ? Où suis-je et pourquoi ? Je suis devenu moins en toute chose : moins priant, moins zélé, moins tout... Et ce qui est infiniment désolant, c’est que je suis devenu totalement incapable - l’expérience est là - de remonter la pente vertigineuse de ma chute précipitée dans le vide. Alors que faire ? De profundis clamavi ad te domine, Jesus,  veni libera me ! Si vis potes. (Journal de Bord, 1974)

Je suis fatigué. Je suis revenu du Sud il y a quelque temps pour préparer mon départ pour le pèlerinage, pour mettre les choses en ordre parce qu'on ne sait jamais. Et puis  depuis que je suis là, je ne fais rien. A force de rester debout pour aller ici et là, mes pieds ont commencé à gonfler, la tête a commencé à tourner et je n'ai pas mis de l'ordre. Je n'ai rien fait. Il est tellement vrai qu'on doit faire quelque chose quand on le peut ; il faut battre le fer quand il est chaud ; c'est lorsqu'on peut travailler lorsqu'on est en bonne santé, c'est à ce moment là qu'il faut faire toutes choses. Tout ce qu'on renvoie, c'est qu'on ne veut pas le faire. Plus tard on ne le fera plus parce que plus tard aura aussi son poids à porter ; à ce poids, on ne pourra pas ajouter l'ancien. (Ascension 1975)

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